En Afrique de l’Ouest, les cacaoyères sont installées après abattage de la forêt alors qu’en Afrique Centrale (Cameroun) le cacaoyer se gère sous ombrage, après aménagement du couvert forestier. Cette pratique résulte du passage de la cacao-culture des entreprises «modernes» aux mains de petits paysans dans les années 1920.
Au fil des ans, ces paysans ont fait un savant dosage des connaissances de gestion de la forêt dans laquelle ils vivent depuis des siècles avec des pratiques agricoles de la cacao-culture introduite au Cameroun en 1886.
Cette harmonisation leur permet aujourd’hui de tirer de ces agroforêts des produits alimentaires, des plantes médicinales, des plantes pour la fabrication d’objets d’art et des revenus, ce qui n’est pas le cas en Afrique de l’Ouest ; en principalement en Côte d’Ivoire 1er producteur de cacao avec 40 % de l’offre mondiale.
En plus, ces agroforêts permettent d’atteindre les exigences internationales en matière environnementale, faisant d’elles des modèles dans la promotion des systèmes agroforestiers à base de culture pérenne en Afrique Centrale et de l’Ouest.
L’étude présente l’importance des agroforêts cacao dans le contexte forestier et la synergie qui s’est faite autour du partenariat secteur privé et public pour la promotion des systèmes agroforestiers durables à base de cacaoyers en Afrique Centrale et de l’Ouest.
En effet, si en Afrique de l’Ouest, les cacaoyères sont installées après abattage de la forêt, en Afrique Centrale, elles se gèrent en harmonie avec les arbres par aménagement du couvert forestier pour procurer de l’ombre aux cacaoyers. Cette multitude de composantes (Cacaoyers et plantes compagnes) confère à ces systèmes une certaine flexibilité de gestion et d’amortissement des chocs. C’est ainsi que face aux mutations socio-économiques (baisse des prix, dévaluation du Franc CFA, libéralisation du secteur agricole) les cacaoculteurs vont s’appuyer sur les arbres compagnons du cacaoyer en les intensifiant/diversifiant dans les plantations.
La gestion rationnelle de ces arbres (ventes programmées de ces espèces ligneuses) apporte un revenu additionnel aux paysans et permet ainsi de lutter contre la pauvreté en milieu rural ; en même qu’elle apporte une réponse au problème du réchauffement climatique à travers le planting d’arbres.
Les boisements contribuent ainsi à freiner la déforestation en Afrique de l’Ouest, mais ils ne permettent pas toujours de combler tous les services offerts par les forêts naturelles qu’il faut éviter de détruire inutilement.
EDOUKOU Adou
Sources :
– Cours de Conservation et Gestion de l’Environnement à la Chaire Unesco de l’Université d’Abidjan Cocody (2010-2011) par Dr EGNANKOU Wadja Mathieu
– Mémoire soumis au 7ème Congrès forestier mondial. Québec Ctity Canada par Sonwa Denis J., Weise Stephan F., Ndoye Ousseynou et Janssens Marc J.J.
– Univeristé Laval Québec Canada