Dakar-Sénégal
Samedi 09 décembre 2023
Trois insuffisants rénaux greffés avec succès à Dakar
Le Sénégal a réussi sa première transplantation rénale. C’est l’œuvre de médecins du pays réunis dans un consortium constitué par les hôpitaux Aristide Le Dantec et l’hôpital Militaire de Ouakam à Dakar.
Les premiers bénéficiaires sont trois patients, un homme et deux femmes, qui souffraient d’insuffisance rénale. Des malades opérés avec succès et qui ont reçu chacun un rein d’un donneur membre de leur famille, conformément à la loi sénégalaise.
« Chaque intervention a coûté entre 7 et 10 millions de Fcfa et c’est l’hôpital militaire de Ouakam qui a totalement pris en charge les frais. C’est avec le soutien du chef d’état-major de l’armée sénégalaise » informe le professeur Boubacar Diao, Médecin Colonel et chef du service urologie.
Le Ministère de la santé et de l’action social est en train d’étudier le type de subvention qui sera octroyé par l’État aux prochains patients, qui vont subir une greffe de rein. C’est l’annonce qui a été faite par Docteur Fatou Mbaye Sylla directrice des établissements de santé du Sénégal.
Cette greffe de rein inédite est la résultante d’un long processus. « Nous avons travaillé sur ce projet depuis 2015 et nous avons mis en place progressivement l’infrastructure. Par la suite, il fallait mettre en place l’équipe d’intervention » explique le Professeur Diao.
Les premières greffes de reins ont été réalisées par des médecins sénégalais en collaboration avec des turcs. Mais ce ne sera pas le cas lors des prochaines interventions chirurgicales selon le professeur Diao.
« Les prochaines greffes se feront avec exclusivement des médecins sénégalais. Parce que dans cet hôpital de Ouakam, nous réalisons le plus grand nombre d’opération de cancer de la prostate de la sous-région ouest-africaine. Et cette chirurgie est plus difficile que la greffe rénale” a déclaré le professeur Boubacar Diao, Médecin Colonel et chef du service urologie.
Il ajoute que le plus difficile, c’est de réussir une bonne coordination entre les différents spécialistes qui interviennent.
Après cette transplantation réussie, les donneurs et les receveurs vont bénéficier d’un suivi. Selon le Professeur Maria Faye néphrologue à l’hôpital militaire de Ouakam : « le donneur va être suivi même s’il n y a pas de risque qu’il développe une maladie. Pour le receveur, ça nécessite un suivi rapproché surtout pour les six premiers mois. On doit régulièrement évaluer son greffon ».
Ces médecins sénégalais réunis en Consortium se disent prêts à partager leur expérience avec leurs collègues de la sous-région qui veulent effectuer des greffes d’organes. Les personnes atteintes d’insuffisance rénale représentent environ 5% de la population sénégalaise.
Youssouph BODIAN- Correspondant Humaniterre – Sénégal