Le complexe hôtelier Best of Africa a expérimenté les bénéfices liés à l’adoption du concept de tourisme durable durant 10 ans, grâce à Mme Béatrice Grandcolas.
Italienne de Père et Belge de mère, cette juriste de formation a su brillamment changer de cap, après plus de 10 années d’expérience professionnelle dans la fiscalité internationale, le droits des affaires et du développement, notamment aux États-Unis.
C’est en avril 1982 que Mme Grandcolas découvre pour la première fois la Côte d’Ivoire, mais c’est l’amour d’un homme qui la retient d’abord, puis ensuite c’est lors d’un voyage au Cameroun qu’elle a le déclic…
Elle se lance dans de nouvelles études plus techniques cette fois : l’hôtellerie.
Rassurée par le climat de stabilité sociopolitique , le niveau de développement des infrastructure et surtout la qualité de l’accueil et la gentillesse des Ivoiriens, elle décide d’installer le complexe hôtelier Best of Africa en Côte d’ivoire et plus particulièrement dans la ville côtière de Sassandra.
« Mes premières années en Côte d’ivoire m’avaient laissé une forte impression quant au potentiel touristique et à l’absence de réceptifs hôteliers. » se souvient Béatrice Grandcolas
Ainsi de septembre 1999 à septembre 2009, elle assume avec succès la direction générale de l’Hôtel Best of Africa situé à Sassandra dans le village de Dagbego.
Sa gestion a marqué les esprits du fait de l’immersion réussie de l’hôtel dans la culture locale dans la vie des habitants de la région à travers dans un premier temps, l’investissement des villageois qui font partie du personnel et qui s’impliquent véritablement dans plusieurs activités proposées aux touristes, notamment les randonnées à pieds ou en pirogues pour faciliter la découverte de la région et des us et coutumes propres à ces populations.
Ensuite pour les aspects clé de l’hôtellerie que sont la décoration et la cuisine où la priorité est donnée aux produits made in Côte d’Ivoire. Ainsi c’est l’authentique Bogolan Woodin qui pare l’hôtel et un potier local confectionne les photophores (coupes destinées à recevoir les bougies). Les mets servis sont confectionnés en très grandes majorité avec des ingrédients locaux (légumes poissons crustacé, …..) à l’exemple des confitures et marmelades qui sont faits maisons avec des fruits locaux. Le charbon de bois du fait de son impact désastreux sur la forêt est définitivement banni pour le braisage des mets au profit d’un procédé original et plus écologique : la pierre de lave chauffée au gaz.
Enfin, cette amoureuse de livres policiers anglais, a fait de son hôtel un haut lieu culturel non seulement pour les touristes et clients de l’hôtel mais aussi pour les autochtones qui ont à leur disposition une bibliothèque constituée de sa collection personnel.
Dans cette salle ou se côtoient livres et instruments on retrouve aussi des DVD de films africains. Ce sanctuaire de l’art devient lieu de prestations pour des troupes de danseurs et aussi lieu d’exposition pour des peintres qui parfois créent dans l’enceinte même de l’hôtel. En outre, toujours sous la houlette de Mme Grandcolas ,Best of Africa amplifia et organisa des évènements locaux qui mettaient en avant les danses traditionnelles, les courses de pirogues, des festivals de masques, des concours de beauté selon les critères de beauté propre à la région. Béatrice Grandcolas visait plus qu’une cohabitation paisible entre l’Hôtel et le village, elle voulait (et elle l’a fort bien réalisé) que tout l’hôtel soit imprégné de l’âme de Dagbego tout en disposant de toutes les commodités modernes indispensable de nos jours (bureaux, accès à internet …). Devenue fille du village elle s’impliqua au-delà de la gestion hôtelière en organisant des réunions de chefs en vue d’obtenir l’électrification, puis pour mieux faire connaître la région, elle invita la Télévision nationale sur place. Ces 10 années passées aux commandes de Best of Africa ont apporté un souffle nouveau au tourisme Ivoirien au point qu’en janvier 2009 un guide touristique ‘’la Côte d’Ivoire Aujourd’hui ‘’ juge l’hôtel comme le plus beau d’Afrique de l’Ouest. C’était en reconnaissance du travail monumental accompli par cette grande Dame.
NAHOUNOU TCHEZEY