02 décembre 2023
Dubaï, Emirats arabes unis
Emmanuel Macron a annoncé, samedi 02 décembre 2023 à la COP28 la conclusion de deux partenariats qui accordent 100 millions d’euros à la Papouasie Nouvelle-Guinée et 50 millions au Congo pour que ces pays protègent leurs forêts afin qu’elles continuent à absorber et stocker du CO2.
Un troisième partenariat destinant 60 millions d’euros à la République démocratique du Congo ( RDC) est en discussion, a ajouté le président français lors d’une table ronde sur les forêts et l’océan organisée à Dubaï pendant les négociations sur le climat.
Ces partenariats ont été conclus sur un modèle annoncé lors du One Forest Summit, organisé par M. Macron avec le Gabon à Libreville en mars. D’autres accords similaires doivent être conclus “d’ici la COP30”.
“La nature est la meilleure technologie à notre disposition pour capter et absorber du CO2”, a-t-il justifié samedi, précisant qu’il fallait “rémunérer les pays qui protègent activement leurs forêts” et préservent ainsi leur capacité d’absorption du CO2.
Ces annonces interviennent au lendemain d’un appel du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva à la création d’un Fonds international de préservation des forêts tropicales, qui consiste à rémunérer 80 Etats pour “chaque hectare de forêt préservée ou de forêt qui sera restaurée avec de la végétation native”.
Lula, qui a invité Emmanuel Macron à se rendre au Brésil en mars, espère ainsi lever 250 milliards de dollars.
Les partenariats comportent plusieurs volets, selon le président français: “un partenariat scientifique pour mesurer et contrôler le niveau de ces réserves vitales”, “un partenariat économique” intégrant les populations indigènes et l’écosystème local, et un dernier volet destiné à promouvoir “des moyens de financement innovants, qui permettraient de générer des crédits carbone et biodiversité de qualité”.
L’Elysée n’a pas fourni de détails dans l’immédiat sur ces crédits carbone ou la provenance des fonds destinés à ces partenariats.
Les crédits carbone, très critiqués après des études ayant remis en cause leurs bénéfices pour l’environnement et les populations locales, feront l’objet de négociations à la COP28, une nouvelle régulation prévue par l’accord de Paris devant être adoptée.
Les ONG craignent toutefois que ces futures règles ne soient pas suffisantes pour empêcher le greenwashing, et qu’elles permettent potentiellement aux Etats et aux entreprises de clamer la neutralité carbone sur le papier, en achetant des crédits carbone sans réelle efficacité, au lieu de réduire effectivement leurs propres émissions.
© Agence France-Presse