Accra,ย Ghana
Samedi 06 septembre 2025
Des affrontements intercommunautaires dans le nord du Ghana ont fait au moins 31 morts et dรฉplacรฉ prรจs de 50.000 personnes depuis fin aoรปt, ont dรฉclarรฉ jeudi des responsables gouvernementaux.
L’Organisme national de gestion des catastrophes a dit qu’environ 48.000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, avaient รฉtรฉ forcรฉes de quitter leur domicile en raison de ces violences, qui trouvent leur origine dans un conflit foncier.
“Depuis cinq jours cependant, nous n’avons eu aucun coup de feu, aucune tuerie ni aucune attaque”, a assurรฉ Zakaria Mahama, le directeur rรฉgional pour cette agence, ajoutant que les dรฉplacรฉs avaient dรฉjร commencรฉ ร rentrer chez eux.
Selon le ministre de l’Intรฉrieur, Mubarak Muntaka, s’exprimant sur une radio locale, 31 personnes ont รฉtรฉ tuรฉes et 13.253 Ghanรฉens ont fui vers la Cรดte d’Ivoire voisine.
Interrogรฉ, un responsable ivoirien a confirmรฉ ce chiffre. Celui-ci, Philippe Hien, le prรฉsident du conseil rรฉgional de Bounkani, a fait รฉtat de leur arrivรฉe “dans 17 villages” prรจs de la frontiรจre, dans une rรฉgion ivoirienne qui accueille dรฉjร prรจs de 30.000 rรฉfugiรฉs en provenance du Burkina Faso.
Les violences ont dรฉbutรฉ le 24 aoรปt dans le village de Gbiniyiri (rรฉgion de Savanes), prรจs de la frontiรจre ivoirienne, autour d’un diffรฉrend foncier impliquant une douzaine de communautรฉs de locales.
Le conflit a commencรฉ avec laย vente par un chef local d’un terrain ร un promoteur privรฉ, sans le consentement de la communautรฉ concernรฉe.
Lorsque le promoteur a tentรฉ d’accรฉder au terrain pour entamer les travaux, la population locale a rรฉsistรฉ violemment, jusqu’ร incendier le palais du chef ร l’origine de cette vente.
Toujours selon le ministre Muntaka, plus de 700 militaires et policiers ont รฉtรฉ dรฉployรฉs ces derniers jours et un couvre-feu a รฉtรฉ instaurรฉ.
Un responsable de la rรฉgion des Savanes, Salisu Bi-Awuribe, a affirmรฉ que le calme revenait progressivement, les chefs traditionnels et les anciens des communautรฉs travaillant avec les agences de sรฉcuritรฉ pour empรชcher de nouveaux affrontements.
Les autoritรฉs craignent des pรฉnuries alimentaires aprรจs que des familles ont abandonnรฉ dans leur exode fermes et bรฉtail. Un comitรฉ d’enquรชte a รฉtรฉ mis en place pour examiner les causes de ces violences et oeuvrer ร la rรฉconciliation.
Les conflits intercommunautaires liรฉs aux terres et les diffรฉrends en lien avec les chefferies locales sont rรฉcurrents dans le nord du Ghana, bien que les dรฉplacements d’une telle ampleur soient rares.
Humaniterre avec AFP