Le séisme qui a frappé le Maroc, le vendredi 08 septembre dernier est une catastrophe qui a engendré de terribles conséquences pour les marocains mais comme toujours les enfants, plus vulnérables paient le prix fort.
Dans un reportage de l’AFP auprès des habitants d’Imi N’Tala , un village niché à plus de 1.400 mètres d’altitude dans le massif du Toubkal. Les plaies sont encore béantes et les enfants sont traumatisés : “Mon papa m’appelait et je criais «je suis là, je suis là”. La petite Ibtissam a été sauvée miraculeusement des décombres de sa maison, mais elle est traumatisée par le séisme qui a rasé l’intégralité de son village au Maroc. “J’ai peur pour elle”, souffle sa maman Naïma Benhamou qui a perdu sa cadette, âgée de 4 ans, sa mère et sa belle-mère dans le séisme.
Dans ce village de 400 âmes, plus de 84 personnes, dont 20 enfants, ont péri selon la habitants durant le puissant séisme qui a transformé le village en un champs de ruines imprégnées par l’odeur pestilentielle de la mort.
Youssef, 11 ans se souvient de quand la maison est tombée , il a également perdu deux camarades de classe, Taoufik et Khalid. “On était à l’école ensemble, on jouait ensemble”, dit-il timidement.
L’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a jugé mercredi la situation dans le domaine de l’éducation “préoccupante”, avec 530 écoles et 55 internats dégradés.”Le séisme a impacté une zone particulièrement rurale et enclavée, (…) comptant environ un million d’élèves inscrits et un corps enseignant de plus de 42.000 professionnels”, a-t-elle indiqué dans un communiqué
La situation de certains enfants seraient pire, car ayant perdu toute leur famille ou dans des familles hautement précarisées par le séisme. C’est cette situation alarmante que l’association “Kif Mama Kif Baba” a mis en lumière dans un communiqué en tirant la sonnette d’alarme sur la situation des enfants des régions touchées par le séisme estimant que ces derniers, vulnérables, sont exposés à de nombreux dangers. Elle lance un appel pressant au gouvernement afin de mettre en place urgemment un cadre afin de protéger les enfants des dangers auxquels leur situation de grande vulnérabilité les exposent.
“Nous sommes extrêmement inquiets par les informations qui nous sont remontées par les associations partenaires qui travaillent sur le terrain et qui nous font part d’une explosion du nombre de mariage de fillettes par Fatiha, de déplacement, kidnapping et agressions sexuelles sur enfants”, souligne le communiqué.
“La vie des enfants a été bouleversée et bien que la réponse humanitaire ait été rapide et importante, force est de constater que l’avenir de milliers d’enfants, et particulièrement de fillettes, est incertain”, poursuit la même source.
Il est à noter que ces zones étaient déjà très touchées par ce phénomène de mariage des enfants, la situation de précarité l’a accentué et les prédateurs sous prétexte d’aider les familles» épousent des fillettes de moins de 15 ans. Les agressions sexuelles, le travail des enfants et exploitations en tout genre connaissent aussi une hausse inquiétante.
“Kif Mama Kif Baba” appelle l’Etat à mettre en place “des centres de soutien spécifiques pour les enfants afin d’offrir une protection et un soutien psychologique et de santé. En outre, l’association par la voix de maître Ghizlane Mamouni, avocate militante féministe et fondatrice de l’association demande au gouvernement de mettre en place un moratoire sur l’autorisation du mariage des enfants visant à interdire aux magistrats d’octroyer toute autorisation de mariage d’enfant jusqu’à nouvel ordre, ainsi qu’un décret-loi visant à pénaliser le mariage d’enfants et à sanctionner d’emprisonnement toute personne qui « se marie » de façon coutumière avec une mineure ou facilite «ce mariage ».
“Nous lançons également un appel au Marocains qui sont témoins de situations de mariage d’enfants ou de leur exploitation en tout genre à informer immédiatement les autorités compétentes (police, gendarmerie, procureur) et/ou à nous contacter par téléphone (ou Whatsapp) au : 07.66.09.90.78”, insiste l’association dans son communiqué.
“Kif Mama Kif Baba s’engage à apporter une assistance juridique bénévole dans la perspective de poursuivre pénalement tous les auteurs d’exploitation sexuelle sur les mineures victimes du séisme”, conclut-elle.
Le fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF) estime que plus de 100.000 enfants ont été touchés par les conséquences du séisme au Maroc.
Sources: AFP – Crédit photo AFP
Hespress
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