Le PNUD a réalisé un projet de réhabilitation des infrastructures communautaires dans le village de Darakokaha, situé dans la sous préfecture de Fronan, au nord du pays, à travers un appui financier d’un coût total d’USD 90375,13. Une véritable bouffée d’oxygène pour cette population dont le village a été transformé.
À Darakokaha dans la sous-préfecture de Fronan, selon un rapport de l’Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (Anader), des conflits entre agriculteurs et éleveurs donnaient lieu à environ cinq plaintes par mois auprès de la chefferie traditionnelle.
À cela s’ajoutaient les dégradations liées aux cultures intensives et les défis de diversification des cultures dues au manque d’eau. Ce qui se caractérisait par des faibles rendements (de l’ordre de 0,8 t/ha pour le riz de bas-fond, 1,2 t/ha pour l’aubergine, 1t/ha pour le gombo et 0,5t/ha pour la tomate) et constituait un frein à l’épanouissement des habitants.
L’unique école du village affichait un état de délabrement très avancé avec un bâtiment de trois classes totalement décoiffées. Les dures conditions de vie des populations de Darakokaha étaient exacerbées par les pannes fréquentes des pompes hydrauliques villageoises (4 pompes en panne sur sept disponibles).
En 2010, le Projet « de réhabilitation d’infrastructures communautaires de Darakokaha sous préfecture de Fronan » du PNUD s’est attelé à la tâche, avec deux objectifs majeurs : la réhabilitation des infrastructures communautaires et la création d’activités génératrices de revenus. Ce qui visait une population cible de 2000 personnes est d’un coût global de d’USD 90375,13, avec une subvention du PNUD à hauteur de UDS 88875,13 (98,4 %) et une contribution quasi symbolique de USD 1500 (1,6%) de la population.
Une bouffée d’oxygène pour la population
Le PNUD a donc contribué à réhabiliter les infrastructures communautaires (Bassin de rétention d’eau, école, forage), redynamiser l’agriculture et l’élevage, améliorer les revenus des populations villageoises, notamment les groupements des femmes, et valoriser la cohésion sociale.
Avec le concours des villageois, le Pnud s’est employé à la réhabilitation de la retenue d’eau (déversoir et digue), à la restauration de l’école, la réfection des logements des enseignants, la confection des tables- bancs, et la construction d’une cantine scolaire. Deux forages ont été remis en état, permettant ainsi aux femmes de Darakokaha de ne plus parcourir plusieurs kilomètres pour chercher de l’eau, comme le témoigne dame Awa coulibaly, habitante de ce village.
AGR et formation au menu
Le PNUD a aussi mis un accent sur la formation du comité de gestion des forages, l’acquisition de petits matériels de culture et d’élevage. A cet effet, priorité a été accordée à la formation de trente (30) membres des groupements, de cinquante (50) producteurs aux techniques culturales et d’élevage, et des membres des groupements à la gestion coopérative et à la comptabilité simplifiée. L’action du PNUD a également permis l’acquisition de deux paires de bœufs de cultures attelés et et de matériels d’attelage (BCA), la construction de trois parcs de nuit (parcs à bœufs).
En outre, dans cette région où le taux d’analphabétisme reste des plus élevés, le projet a visé l’alphabétisation fonctionnelle, dont plus de 100 villageois ont bénéficié, tout comme la mise en place d’un système d’appui par un soutien en formation et coaching aux groupements, et l’installation de Comités de Développement Villageois (CDV), dans un cadre d’échanges intercommunautaires qui ont grandement facilité la cohésion sociale, dans le contexte de relance post-crise qui prévaut en Côte d’Ivoire.
Le PNUD, un partenaire sûr au développement durable
Ce projet constitue une action majeure de lutte contre la pauvreté, après la crise qui a ravagé la Côte d’Ivoire, et en particulier le Nord du pays, pendant près de dix années. Selon M. Coulibaly Mory Celestin: « Grace à ce projet financé par le PNUD, les populations de Darakokaho vivent mieux ».
La cohésion sociale a été rétablie entre agriculteurs et éleveurs , redonnant tout son sens à la dynamique sociale et communautaire à Darakokaha. Les formations dispensées aux bénéficiaires du projet ont permis le renforcement de leurs capacités entre autre en gestion et en technique culturales. Une évaluation a permis de noter l’amélioration de la santé des habitants du village, qui ne souffrent plus des maladies hydriques telles que la dysenterie, la diarrhée et le choléra. Le sous-préfet de Fronan, s’est réjoui de fait de l’appropriation du projet par les villageois, et des actions qui sont en train d’être menées pour le reproduire dans d’autres localités de la Côte d’Ivoire.
Youssouf Diarra
Credits photo : Youssouf Diarra/PNUD