27 octobre 2023
Goma, RD Congo
Médecins sans Frontières a appelé le vendredi 27 octobre dernier au respect des installations médicales dans le Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, où deux structures de soins appuyées par l’ONG se sont retrouvées ces derniers jours “au milieu des combats entre différentes factions armées”.
Les combats se sont intensifiés depuis début octobre au nord de la capitale provinciale Goma entre la rébellion du M23 d’une part, l’armée de la République démocratique du Congo (FARDC) et des groupes armés dits “patriotes” d’autre part.
Une vingtaine de civils au moins ont été tués dans la nuit de lundi 23 au mardi 24 octobre dans l’est de la République démocratique du Congo, une attaque a eu lieu un quartier périphérique d’Oicha, localité du territoire de Beni, dans le nord de la province du Nord-Kivu, elle est attribuée aux rebelles ADF, affiliés au groupe Etat islamique, a-t-on appris de sources locales.
Les assaillants ont tué et pillé. “Jusqu’à présent nous avons 20 corps… la tension est vive, les ADF ont endeuillé encore une fois Oicha”, a indiqué par téléphone à l’AFP en début de matinée Nicolas Kikuku, bourgmestre de la ville.
“Nous venons de déposer 26 corps à la morgue de l’hôpital général d’Oicha”, a ensuite déclaré Darius Syaira, rapporteur de la société civile du territoire de Beni. Ces victimes sont selon lui 12 mineurs et 14 adultes, tués pour la plupart par armes blanches.
- Syaira évoque lui aussi une vive tension à Oicha, où même des véhicules humanitaires qui s’apprêtaient à distribuer des vivres ont été incendiés par des manifestants, confirmant ainsi la situation difficile des humanitaires dans ce conflit.
“Nous n’avons pas besoin d’aide humanitaire, mais nous voulons la sécurité”, a déclaré l’un des manifestants, interrogé sur la raison pour laquelle des habitants s’en étaient pris à ces camions.
Dans un communiqué, MSF dit s’inquiéter “de la dégradation rapide du contexte sécuritaire et humanitaire (…) et de ses conséquences pour les populations civiles”.
En quelques jours, indique le texte, “deux structures de soins appuyées par les équipes de MSF au Nord-Kivu se sont retrouvées au milieu des combats entre différentes factions armées actuellement actives dans la province”, événements qui “ont mis en danger la vie des patients et des soignants”.
L’ONG condamne “dans les termes les plus catégoriques l’utilisation d’armes dans, autour ou contre les établissements de santé” et “appelle au respect absolu des installations médicales, des ambulances, du personnel et des patients, ainsi qu’à une meilleure protection des civils”.
MSF rappelle aussi “que, même en temps de conflit, il y a des règles à respecter et notamment la protection des structures de santé et du personnel médical”.
Les équipes de MSF, ajoute l’ONG, soutiennent les structures de soins à Masisi, Walikale, Mweso, Bambo, Kibirizi, Nyamilima, Rutshuru, Kanyaruchinya et Goma et. Médecins sans Frontières mène “ses interventions de manière neutre et indépendante au profit de la population”.
La résurgence fin 2021 du M23, rébellion soutenue par le Rwanda voisin selon de nombreuses sources, a provoqué dans le Nord-Kivu le déplacement de centaines de milliers de personnes et aggravé une crise humanitaire quasi-permanente dans l’est de la RDC depuis près de 30 ans.
In Humaniterre- media de l’humanitaire et du développement durable avec AFP