Port-Bouët, commune d’Abidjan : À Port-Bouët, un quartier d’Abidjan situé en bord de mer, 256 jeunes travaillant dans la pêche ont accru leurs revenus grâce à un projet du PNUD qui a permis de maintenir la cohésion sociale pendant la crise électorale ivoirienne.
Membres de l’ONG France Ivoire Sang Pour Sang, le projet a équipé à ces jeunes en bateaux à moteur leur permettant de transporter le poisson. Financé par la Norvège, l’Espagne et le PNUD, le projet les a également formés dans la production, la transformation et la commercialisation des produits de pêche. Il s’agit de plusieurs variétés de poissons commercialisés sur le marché local. Ces poissons sont vendus en l’état ou fumés avant de l’être. La production hebdomadaire est de trois (3) tonnes.
Le projet vise non seulement à les réintroduire sur le marché du travail, mais à favoriser la cohésion sociale dans un quartier multiethnique. Ainsi, les jeunes ont été sensibilisés sur la cohésion sociale, le VIH/sida, le genre, et la gestion responsable de l’espace fluvial et de l’environnement. Port-Bouët, qui compte 280 000 habitants, est en effet peuplée d’indigènes, les Alladjan, mais compte aussi 20 000 pêcheurs saisonniers, dont la plupart sont des étrangers. Pendant la crise postélectorale qui a affecté le pays, les jeunes se sont serrés les coudes, protégeant leurs pirogues et ordinateurs des pilleurs. Pendant quatre mois, ils n’ont pu aller en mer, mais ont établi entre eux un système d’alerte!
Lutte contre la pauvreté des femmes
Les femmes bénéficiaires du projet gagnent entre 160 et 300 dollars par mois et leurs conditions de travail se sont améliorées« Les enfants allaient à l’école, mais ils devaient aussi pêcher. A présent, grâce au projet et aux revenus que nous en tirons, ils vont seulement à l’école », raconte Amamou Sandrine, Porte-parole des femmes chargées de fumer le poisson. « J’ai une fille, et je sais qu’elle pourra choisir ce qu’elle voudra faire dans la vie, sans être obligée de devenir fumeuse comme moi, » ajoute-t-elle. L’ONG a par ailleurs favorisé la mise en réseau de plusieurs autres associations, dont les « Femmes battantes de Gonzagueville » qui élèvent des poules en utilisant les déchets des produits de pêche des jeunes de « FISS ».
La maire de la commune, Hortense Aka-Anghui, leur a fourni un terrain de presque 3 000 m 2. Cet espace servira d’embarcadère pour les pirogues et bateaux du projet. Pour le Conseiller Municipal, Djaha Kouadio, Point focal des Projets PNUD à Port-Bouët et Chargé du suivi opérationnel des jeunes de l’ONG FISS, « le projet est une véritable opportunité pour ces jeunes. Les jeunes, dont une dizaine ont des diplômes universitaires,, contribuent aujourd’hui à l’élaboration par la mairie d’une stratégie de développement de la pêche artisanale sur le Littoral ivoirien, qui comprend un nombre d’actions civiques telles que l’assainissement de la bordure maritime et la sécurisation des plages.