Niamey, Niger
Mercredi 03 septembre 2025
Au moins 35 migrants sont morts depuis janvier dans le désert nigérien, point de passage de la périlleuse traversée vers la Libye et l’Algérie pour tenter de gagner l’Europe, a annoncé l’ONG Alarme Phone Sahara.
“Selon notre propre documentation, de janvier à août, 35 à 40 migrants sont morts lors de la traversée du désert vers la Libye et l’Algérie”, deux pays voisins du Niger a déclaré samedi Aziz Chehou, le coordonnateur de l’ONG nigérienne Alarme Phone Sahara (APS).
Des milliers de migrants africains bravent régulièrement le vaste désert nigérien pour se rendre en Libye et en Algérie, espérant ensuite atteindre les côtes méditerranéennes et ainsi gagner l’Europe.
Certains meurent durant cette périlleuse traversée, abandonnés dans le désert par leurs passeurs ou après des pannes de véhicules.
“Après des pannes de leurs véhicules (en plein désert) des passagers déjà affamés ou déshydratés s’impatientent et tentent de marcher sur de longues distances à la recherche d’un point d’eau qu’ils imaginent très proche”, a expliqué M. Chehou, dont l’ONG assiste les migrants en détresse.
D’autres se retrouvent également isolés dans le désert après avoir été refoulés d’Algérie ou de Libye.
En 2024, Alarme Phone Sahara avait recensé 31.000 expulsions par Alger, un chiffre record.
Le gouvernement a estimé à 16.000 le nombre de migrants refoulés entre janvier et juin cette année.

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Lors d’une récente mission à Agadez, grande ville du nord nigérien, le général Mohamed Toumba, ministre nigérien de l’Intérieur, avait dénoncé “les renvois manu militari des migrants de diverses nationalités dans des conditions inhumaines à partir de l’Algérie et de la Libye”.
Afin d’éviter “un désastre humanitaire”, Niamey, en collaboration avec l’agence onusienne de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a décidé de rapatrier dans leurs pays d’origine des milliers de migrants expulsés par l’Algérie et hébergés dans des centres dans les villes d’Agadez et Arlit.

Le gouvernement a par ailleurs abrogé une loi de 2015 criminalisant le trafic des migrants et qui prévoyait des peines pouvant aller jusqu’à 30 ans de prison.
Depuis, “de nombreuses personnes se déplacent librement” sur “les routes” de migration “sans craindre les représailles” qu’elles encouraient avant, note Alarme Phone Sahara.
Humaniterre avec AFP





