Mardi 29 avril 2025
Saint-Domingue,ย Rรฉpublique dominicaineย / ย Haรฏti
Prรจs de 90 femmes et 48 mineurs, migrants clandestins, ont รฉtรฉ interpellรฉs lundi dans des hรดpitaux et maternitรฉs de la Rรฉpublique dominicaine, selon un bilan officiel des autoritรฉs, qui ont commencรฉ ร exiger des documents aux รฉtrangers s’y faisant soigner.
Dans le cadre d’un plan visant ร freiner la migration haรฏtienne, une nouvelle procรฉdure appliquรฉe depuis lundi prรฉvoit que lesย personnes sans papiers peuvent recevoir des soins ร l’hรดpital mais seront ensuite expulsรฉes du pays si elles ne peuvent pas prรฉsenter les documents demandรฉs.
Lundi, “48 femmes enceintes et 39 femmes venant d’accoucher, accompagnรฉes de 48 enfants, ont รฉtรฉ interpellรฉes”, ont annoncรฉ mardi dans un communiquรฉ les services d’immigration. “Elles ont รฉtรฉ conduites au centre de Haina oรน leurs donnรฉes biomรฉtriques et leurs empreintes digitales ont รฉtรฉ prises, et un traitement digne leur a รฉtรฉ offert, incluant la remise de produits alimentaires”, selon les autoritรฉs.
Le prรฉsident Luis Abinader a fait de la lutte contre l’immigration un de ses chevaux de bataille, durcissant les lois et faisant construire un mur ร la frontiรจre avec Haรฏti, pays minรฉ par la pauvretรฉ et la violence des gangs.
Au moins trois femmes, avec des bรฉbรฉs nouveau-nรฉs dans les bras, ont รฉtรฉ placรฉes lundi dans un vรฉhicule des services d’immigration aprรจs avoir รฉtรฉ contrรดlรฉes sans papiers ร l’hรดpital Notre-Dame de la Altagracia ร Saint-Domingue, a constatรฉ un journaliste de l’AFP.
“รa ne se fait pas, c’est un abus parce que les enfants sont innocents. (…) On peut emmener la femme mais pas le bรฉbรฉ parce qu’il est trรจs petit”, a protestรฉ auprรจs de Dalina Pie, une Haรฏtienne de 26 ans qui se trouvait dans un รฉtablissement de santรฉ ร Saint-Domingue pour aider une amie enceinte.
“Si la femme accouche aujourd’hui, ils (services d’immigration) ne peuvent pas l’emmener aujourd’hui. Je ne sais pas ce qui va se passer”, a-t-elle ajoutรฉ.
Le protocole oblige le personnel hospitalier ร exiger une piรจce d’identitรฉ, une lettre d’emploi, une preuve de domicile et un paiement pour les soins reรงus ร l’hรดpital, comme l’avait expliquรฉ M. Abinader dรฉbut d’avril.
“Nous allons accueillir (soigner) ces personnes et ceux qui ne sont pas en situation rรฉguliรจre, qui ne peuvent pas justifier leur sรฉjour en Rรฉpublique dominicaine seront (โฆ) rapatriรฉs dans leur pays d’origine”, a dรฉclarรฉ lundi ร la presse le directeur de la Migration, Luis Rafael Lee Ballester.
Les autoritรฉs ont รฉgalement soulignรฉ qu’un agent des services d’immigration serait dรฉsormais prรฉsent dans chaque hรดpital.

Le gouvernement assure que les Dominicains se plaignent de ne pas รชtre traitรฉs comme il se doit en raison d’une surcharge des hรดpitaux due selon eux ร la prรฉsence d’immigrรฉs haรฏtiens.
Luis Abinader a รฉtรฉ rรฉรฉlu l’annรฉe derniรจre pour un deuxiรจme mandat sur la promesse de durcir encore davantage sa politique vis-ร -vis de la migration haรฏtienne.
Il a notamment lancรฉ un plan d’expulsions massives. Selon les chiffres officiels, environ 86.000 Haรฏtiens sans papiers ont รฉtรฉ expulsรฉs au premier trimestre de 2025 et plus de 276.000 en 2024.
“L’illรฉgalitรฉ ne peut pas รชtre due ร un manque de contrรดles”, a lancรฉ le prรฉsident dominicain dรฉbut avril.
Humaniterre avec AFP