José Claudio Ribeiro da Silva (52 ans) et Maria do Espirito Santo da Silva ( 51 ans)
Un couple d’écologistes assassinés dans une embuscade en Amazonie , le mardi 24 mai 2011.
« Je peux recevoir une balle dans la tête à tout moment, mais tant que j’aurais la force d’avancer, je dénoncerais ceux qui détruisent la forêt. » José Claudio
José et Maria travaillaient au Brésil pour une ONG qui lutte contre l’extraction illégale du bois et la violence contre les travailleurs ruraux. Ils étaient leader du projet Agroextrativista (Paex) Praialta-Piranheira, une zone de 22 mille hectares où 500 familles vivent.
Ils ont été tués par des tueurs à gages mardi matin alors qu’ils avaient arrêté leur camionnette pour vérifier l’état d’un petit pont dans la commune de Maçaranduba, dans le sud-ouest de l’Etat. Les tueurs ont tiré plusieurs balles sur Maria et sur José Claudio dont ils ont coupé une oreille, sans doute, pour la remettre au commanditaire des meurtres.Le couple d’écologistes faisait partie d’une ONG fondée par le récolteur de latex et écologiste Chico Mendes, assassiné lui-aussi par des tueurs en 1988 en Amazonie.
En plein débat sur la révision du Code Forestier, la présidente Dilma Rousseff a demandé à la Police Fédérale de mener une enquête rigoureuse pour identifier les assassins. En Novembre 2010, au cours d’un discours à Manaus, José avait déclaré que lui et son épouse recevaient des menaces de mort depuis 2008 parce qu’ils dénonçaient les déboisements clandestins de la forêt pour la production de charbon et la création de pâturages. En dépit de cela, le couple n’a pas bénéficié d’une protection du programme National de Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme (Programa Nacional de Proteçaõ aos Defensores de Direitos Humanos – PPDDH).”Ils avaient déposé plainte contre des bûcherons de Maçaranduba qui poussaient les paysans à vendre leurs terres ou à collaborer à l’exploitation forestière illégale” précise l’agence du Para.
Dans ce seul Etat, 1.237 personnes (juges, prêtres, agriculteurs, écologistes, travailleurs ruraux…) ont été assassinés au cours des 33 dernières années (soit 34 personnes par an) et dans trois cas seulement les commanditaires, toujours des propriétaires terriens, ont été jugés et condamnés.
La Chambre des députés du Brésil vient d’approuver une révision du code forestier de 1965, un projet de loi polémique assouplissant la protection de l’Amazonie ‘’poumon vert de la planète’’. « Le Brésil s’est réveillé avec la nouvelle de l’assassinat d’un défenseur de la forêt amazonienne, et est allé se coucher avec la nouvelle que la majorité des députés approuvait l’assassinat de nos forêts ! », a déclaré à l’AFP un responsable de Greenpeace, Paulo Adario. José et Maria vont rejoindre la liste de ceux qui sont morts pour avoir combattu pour des causes nobles….