Mercredi 13 juin 2024

Mécanismes palliatifs

Le fait que les femmes et les jeunes filles subissent souvent des attaques violentes, des agressions sexuelles et des viols lorsqu’elles vont chercher du bois dans le parc, n’a pas mis un frein à ces incursions parce qu’il y va de leur survie au quotidien

Conscient de cette situation, l’ICCN a mis en place plusieurs mécanismes pour associer la population à la protection du Parc National des Virungas. Il est essentiel de protéger ce parc qui fait parti du patrimoine mondial de l’UNESCO. Toutefois, on ne peut ignorer la situation des populations en détresse aux alentours qui privilégieront toujours leur survie à celle de la biodiversité. L’ICCN mène donc des campagnes de sensibilisation à l’endroit des populations riveraines afin de les amener à comprendre les enjeux.

Il est à noter que parc fait aussi partie de la forêt du bassin du Congo, forêt qui est le deuxième poumon de la planète, après la forêt de l’Amazonie en Amérique du Sud.

Dans la région du Nord-Kivu et au niveau national, plusieurs Organisations non-gouvernementales s’investissent aussi dans des campagnes de sensibilisation sur l’éco-citoyenneté responsable. Ils misent notamment sur des activités de sensibilisation pour l’assainissement et la réduction de la forte présence des bouteilles plastiques dans différentes villes. Des jeunes Congolais proposent des solutions durables à la réduction de l’émission de gaz à effet de serre telle que la fabrication du charbon écologique pour décourager la cuisson avec du bois de chauffe, la fabrication des foyers améliorés avec l’utilisation du biogaz. Des initiatives salutaires qui se se heurtent cependant au manque de financement.

Quelques espèces spéciales du parc National des Virunga

Parmi les animaux emblématiques qui donnent à ce parc sa particularité il y a d’abord les gorilles de montagnes (Gorilla beringei beringei). Un tiers de la population mondiale de cette espèce, soit environ 350 individus, vit dans le Parc National des Virungas. Ils vivent en groupe et s’adaptent bien dans un environnement de savane et de montagnes.

Ce parc regorge aussi des okapi (Okapi johnstoni), le céphalophe rouge (Cephalophus rubidus), des antilopes, des hippopotames d’Afrique, des éléphants, des lions, des chimpanzés et bien d’autres. Au-delà de sa richesse en faune, ce parc est doté d’une abondante diversité floristique. Des chaînes de montagnes panoramiques qui jalonnent le parc, sont une source d’attraction de touristes de tous les coins du monde qui venaient visiter le parc avant la guerre. Aujourd’hui le secteur de tourisme est en souffrance. Suite à la guerre, la province du Nord Kivu est actuellement classée qualifiée de « zone rouge » ce qui empêche les touristes de venir visiter le parc à partir de cette province. Tous les sites touristiques sur le parc des Virunga ont été fermés, à en croire le bureau du tourisme de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature ICCN. Ceci constitue non seulement un manque à gagner pour le gouvernement congolais mais également pour la population riveraine du parc qui bénéficiaient de cette manne  dans le secteur de logement, de transport ou même de commerce. La même source rajoute que seul le site touristique sur l’ile de Tchegera située dans le lac Kivu, à l’Ouest de la ville de Goma reçoit de temps à temps des visiteurs étrangers et nationaux. Pendant l’année 2019, on comptabilisait 1 817 visiteurs venus voir les volcans et 1 285 qui ont visité le parc National des Virunga. À 2021, alors que la zone présentait déjà des risques sécuritaires, le nombre a baissé à 256 et 179 visites.

Meschac Tsongo pour humaniterre.net