09/03/2024
Genève, Suisse
Médecins sans Frontières (MSF) a appelé à la protection des patients, des établissements médicaux et des civils en République démocratique du Congo après le pillage de l’hôpital de Drodro, en Ituri, dans le nord-est du pays.
Depuis l’attaque, MSF a évacué temporairement son personnel de la ville, mais ses équipes continuent de fournir des soins et des services d’eau et d’assainissement aux personnes abritées dans le camp de déplacés de Rho, situé à environ 10 km au nord-est de Drodro.
“Ce qui s’est passé est tout simplement horrible”, déclare dans un communiqué Stéphanie Giandonato, responsable de programme en RDC pour MSF, dont les équipes travaillaient dans cet hôpital.
Au cours d’une nouvelle escalade de violence dans la province de l’Ituri, “des hommes armés ont attaqué la ville de Drodro dans la nuit du 6 au 7 mars, tuant une patiente dans son lit, pillant l’hôpital général et dérobant du matériel médical”, indique MSF, soulignant que les assaillants ont également pillé un autre établissement médical voisin.
“Nous condamnons le meurtre d’une patiente sans défense de la manière la plus ferme possible et exhortons toutes les parties en conflit à respecter et protéger les patients, le personnel médical, les établissements de santé, les civils et les travailleurs humanitaires”, indique Mme Giandonato.
Plus tôt dans la semaine, Pilo Mulindro, responsable de la chefferie de Bahema Nord, où est située Drodro, avait indiqué que des miliciens de la Codeco (Coopérative pour le développement du Congo), un groupe armé qui prétend défendre les intérêts de la tribu Lendu, ont attaqué Drodro “pour se venger” de l’assassinat présumé d’un membre de leur communauté.
Selon un rapport interne de la Monusco (la mission de l’ONU en RDC), l’attaque a été lancée en représailles au “meurtre d’un Lendu par le groupe armé Zaïre (groupe rival de la Codeco, affilié à la tribu Hema)”.
La montée de la violence à Drodro et dans les environs a provoqué une fuite massive dans la zone, avec des milliers de personnes cherchant refuge au camp de Rho. Selon MSF, le camp, initialement conçu pour accueillir au maximum 30.000 personnes, abrite désormais plus du double de ce nombre.
MSF craint que, à mesure que l’insécurité s’aggrave et que les approvisionnements s’épuisent, la situation ne soit plus viable.
“Nous sommes préoccupés par le fait que l’accès de la population à des biens de première nécessité telles que l’eau potable, la nourriture et les soins médicaux soit menacé”, indique Boubacar Mballo, coordinateur de projet pour MSF à Drodro.
Humaniterre, média de l’humanitaire et du développement durable
Agence France-Presse