Nairobi, Kenya
Mardi 24 juin 2025
Le groupe armé du M23 qui, selon les experts de l’ONU et les États-Unis, a reçu un soutien militaire du Rwanda, a progressé rapidement dans l’est de la RDC depuis janvier, s’emparant de villes clés et de vastes zones de territoire lors de combats qui ont fait des milliers de morts.
“Des hommes armés sont entrés chez nous et nous ont violées, ma sœur, ma mère et moi”, déclare une jeune Congolaise de 16 ans ayant fui les combats avec sa famille, citée dans le communiqué de l’ONG.
“C’est très dur de regarder ma mère dans les yeux après ce qui s’est passé, mais c’est aussi très difficile pour elle de nous en parler”, ajoute-t-elle, depuis un camp de réfugiés au Burundi voisin.
Depuis janvier, plus de 71.000 Congolais ont fui vers ce petit pays d’Afrique des Grands Lacs, l’un des plus pauvres du monde, qui hébergeait déjà des milliers de réfugiés issus de conflits antérieurs.
Save the Children a recensé plus de 478 cas de violences basées sur le genre (VBG) entre janvier et juin chez les personnes arrivées au Burundi, soit une augmentation de 249% par rapport à l’année dernière.
L’organisation a indiqué que 172 de ces violences, pour la plupart des viols, concernaient des enfants, certains avec leurs parents, tandis que d’autres ont été témoins de viols de leurs mères.
L’ONG estime que le nombre pourrait être bien plus élevé, en raison du silence entourant ces violences lié à la peur et à la honte.
“Nous savons malheureusement que le nombre de cas que nous avons enregistrés n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan”, a déclaré Geoffrey Kirenga, directeur de l’organisation au Burundi.
Save the Children, présente dans le pays depuis près de dix ans, a été touchée par d’importantes réductions de l’aide de la part des États-Unis et d’autres donateurs occidentaux. Les coupes ont entraîné une diminution sensible d’articles tels que les couches, les serviettes hygiéniques, les sous-vêtements ou le savon pour les survivants de violences sexuelles. Elles menacent également de nombreux programmes d’aide.
Humaniterre avec AFP